Il fallait s’y attendre. La bagarre du budget 2016 de la Ville de Genève ne fait que commencer. Une droite retrouvée, confrontée à une gauche qui ne réalise pas encore tout à fait qu’elle est perdue, et les conflits stériles reprennent, mais à l’inverse de ce que le conseil municipal a vécu jusqu’à l’ouverture de la présente législature.
On résume. Jusqu’à aujourd’hui, la majorité «alternative» discutait toute seule du budget et se faisait un plaisir de contrarier la minorité de droite. Aujourd’hui, c’est désormais le contraire. La droite a décidé de prendre Sandrine Salerno à partie et ne veut plus avaler de couleuvres. Les invectives reprennent et, surtout l’arrogance de cette gauche qui a perdu sa majorité et n’a pas encore réalisé qu’elle allait devoir changer sa manière de faire. Elle ne pourra plus faire passer tout et n’importe quoi comme avant. Elle doit apprendre à négocier, à composer avec des adversaires politiques qui sont prêts à en découdre.
Et le désastreux résultat est là. L’arrogant Carrasso, chef du groupe socialiste du conseil municipal, nous déclare, tel une vierge effarouchée, que la «droite élargie est irresponsable et paresseuse, car elle refuse de travailler sur ce projet en commission». Et la droite, toujours aussi bête, donne des leçons.
Il convient de renvoyer cette droite stupide et cette gauche égarée dos à dos. Ils doivent apprendre à négocier, à pactiser, à accoucher d’un cadre budgétaire concret qui corresponde à la fois aux besoins sensés de la municipalité et aux réalités conjoncturelles. Le mariage de la carpe et du lapin, en quelque sorte.
Malheureusement, il y a fort à parier que, associée aux conducators populistes du MCG et de l’UDC, la droite traditionnelle refuse tout net une telle possibilité. Quant à la gauche, qui n’a rien à envier à la droite en matière de courte vue, pourra-t-elle rabattre un peu son arrogance? On peut légitimement en douter.
Budget 2016 = mission impossible, probablement.