Depuis le mois de janvier déjà, les communautés musulmanes d’Europe et d’ailleurs nous supplient de ne pas faire d’amalgame. Et depuis ce sinistre vendredi 13 novembre, ce slogan est à nouveau rabâché, ad nauseam, en France et ailleurs.
Il s’agit, évidemment, d’éviter la punition collective de toute une communauté au prétexte qu’un petit nombre d’égarés ont commis le pire et l’irréparable. Il n’en demeure pas moins que les attentats de Paris semblent avoir provoqué une émotion bien plus grande que ceux de Charlie et de l’hypercasher du mois de janvier.
Dame, en janvier, ce n’étaient que d’insolents journalistes mécréants et des juifs; mais en novembre, c’étaient des passants, des clients de bars et de cafés et des spectateurs d’un concert de rock. N’importe qui, donc: notre voisin de palier, notre amie, notre cousin, l’inconnu croisé par hasard dans le métro ou sur le trottoir.
Et l’on nous supplie de croire que «ce n’est pas cela l’islam», qu’une vaste majorité de musulmans condamne cette barbarie aveugle. Soit. J’accepte cette affirmation et me demande «et alors?» Car finalement, les barbares qui ont tué et se sont tués en invoquant le nom de leur dieu par cette phrase beaucoup trop souvent entendue à tort et à travers, «Allahu Akbar», se réclament bel et bien de l’islam. Prétendre autre chose est une imposture, un déni de réalité.
Pourquoi, dès lors, l’amalgame tant craint et décrié devient-il nécessaire, indispensable? La réponse est redoutable de simplicité. Tant que cette immense majorité de musulmans que l’on nous dit «modérés» se cloître dans le silence, nous devons faire l’amalgame. Tant que cette immense majorité ne fait pas le ménage dans sa propre maison, nous serons dans l’obligation de faire l’amalgame.
J’appelle donc mes amis musulmans à entreprendre ce qu’ils auraient du faire il y a longtemps déjà. Séparez le bon grain de l’ivraie, nettoyez votre maison. C’est le prix à payer pour obtenir la paix, non seulement confessionnelle, mais civile aussi.