Salerno: le détournement de la pensée

Sandrine Salerno n’a pas obtenu sa dérogation pour siéger au Grand Conseil genevois en même temps qu’elle assure sa charge de Conseillère Administrative de la Ville de Genève. Il s’en est fallu de trois voix. Bien fait pour elle.

Dans une interview publiée dans la Tribune de Genève, la socialiste qualifie la décision de son parti de « surréaliste ». Elle s’en explique en arguant du fait que c’est car elle est femme que sa dérogation n’a pas été accordée. Pouf pouf. L’entourloupette intellectuelle si typiquement gauche-bobo. Je n’ai pas eu ce que je voulais donc je suis une victime par défaut.

Le bon peuple appréciera.

C’est évidemment elle qui tient des propos surréalistes. Elle nous explique qu’elle a 46 ans et qu’au terme de son mandat à la Ville de Genève, elle devra chercher du travail. Elle en aura alors 48. Elle nous arracherait presque une larme.

Elle devra faire l’expérience du chômage en col blanc et comprendra enfin toutes les vicissitudes que doivent endurer les demandeurs d’emploi de plus de 45 ans. Peut-être en tirera-t-elle des enseignements utiles pour elle.

Françoise Giroud affirmait au siècle dernier que l’égalité entre hommes et femmes serait atteinte le jour où une femme incompétente occuperait un poste-clé.

C’est fait. Ouf.

Anne Emery-Torracinta: l’impuissance et l’ignorance comme arguments électoraux

Anne Emery Torracinta est bien embarrassée. Elle vient de recevoir une lettre lui intimant de faire toute la lumière sur les présumés abus commis par le frère Tariq lorsqu’il était enseignant au Collège de Genève. Les signataires de ce brûlot évoquent une « omerta institutionnelle » et exigent l’ouverture d’une enquête administrative.

Interrogée hier à la radio, notre éminente conseillère d’Etat était dans ses petites chaussures, au sens propre comme au sens figuré. Prétendant que le dossier Ramadan est vide, que les acteurs sont partis mais qu’elle n’a rien à cacher, elle fustige surtout les auteurs de la lettre d’avoir utilisé le terme d’omerta. Une réaction très socialiste tendance donneur de leçons, au fond, tant ces derniers s’offusquent du vocabulaire des autres et pas du leur.

Pour qui connaît un peu le fonctionnement du Département de l’Instruction Publique genevois, le terme d’omerta, sans doute fort, est cependant plausible. Pas de prise de position claire de la candidate à sa réélection; elle évoque vaguement l’engagement d’un expert externe pour faire toute la lumière possible sur une situation qu’à l’évidence, elle ne maîtrise en rien.

En clair, le message électoral est le suivant: « Je ne sais rien, je ne peux rien, mais élisez-moi! »

Il y a fort à parier que le bon peuple saura faire son choix. Salerno out, Emery Torracinta out, il ne reste qu’Apothéloz pour sauver les meubles. Honnêtement, on pourrait faire pire.