Lettre ouverte à Pascal Décaillet, sa Sainte Suffisance Journalistique

Votre Splendeur Journalistique,

On devrait vous consacrer l’un de ces petits ouvrages qui existaient du temps de mes études post-obligatoires et qui s’appelaient « Profil d’une oeuvre ».

Celui qui vous serait consacré devrait impérativement mettre en exergue les méandres d’un esprit critique (c’est bien), tortueux (c’est mieux) et égocentrique (ce n’est pas bien).

En effet, tous vos billets, sans exception aucune, sont construits de la même manière: au prétexte de commenter ou de deviser sur un sujet de politique ou de société (aïe, j’ai osé le blasphème), vous ne faites en réalité qu’une seule chose.

Parler de vous.

De votre vie, de vos idées, de vos expériences d’adolescent, de journaliste, de votre haine de la presse suisse romande, si conforme à votre goût.

Moi, moi, moi, moi, en quelque sorte, encore moi et toujours moi.

Selon le vieux principe qui stipule qu’il est plus aisé de voir la paille qui se trouve dans l’oeil de son voisin, vous ne voyez pas la poutre qui se trouve dans le vôtre.

Pour tout vous dire, vos écrits sont lassants à force d’être conformes et prévisibles à force d’être semblables, quels qu’en soient les sujets.

On se réjouira du terme de l’élection présidentielle française, la dernière en date de vos obsessions, pour que nous soient épargnées vos élucubrations et vagissements sur ce que les citoyens de la République (dont je suis, fièrement) devraient voter, sans que vous n’osiez le dire, car vous êtes un lepéniste même pas avoué, comme vous êtes, de ce côté-ci de la frontière, un blochérien pur et dur.

Allez, je me sens mieux et, tel une carpette, je m’aplatis devant votre sainte suffisance.