Durable, le nouvel adjectif

Il est devenu de bon ton, pour faire bien dans les salons, d’ajouter l’adjectif «durable» à tous les concepts possibles et imaginables. Ca en jette à fond dans les cercles d’intellectuels pénétrés, d’écologistes embourgeoisés ou de gauchistes sur le retour…

Donc, il existe de la consommation durable, de la mobilité durable de la gestion durable et j’en passe.

L’une des dernières déclinaisons de l’adjectif en vogue est son accouplement au mot « finance ». Il est ainsi devenu obligatoire, pour les banquiers et autres experts de la gestion de portefeuilles, de parler de finance durable.

Figurez-vous qu’il existe même un «Forum de l’investissement durable». Les banquiers cupides se recyclent dans la durabilité et la protection de la planète… D’un côté c’est bien car ils ont contribué des décennies durant à son pillage. Mais bon, cette espèce de virginité nouvelle me laisse songeur.

A quand le sexe durable?

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Robert Cramer et les petits arrangements d’une république bananière

On apprend aujourd’hui que Robert Cramer a été nommé président de la Fondation Praille Acacias par le Conseil d’Etat. Je corrige: par son successeur et copain Antonio Hodgers. Nul doute que de substantiels jetons de présence viendront agrémenter la retraite du Vert à Pied.

Au-delà de ce non-évènement, c’est une pratique généralisée que cette nomination met en exergue.

On place ses petits copains à des postes grassement rémunérés.

Que l’on m’entende bien: je m’appuie sur l’exemple du duo Hodgers/Cramer pour illustrer une pratique généralisée, par tous les bords politiques. Il ne s’agit pas d’engager des gens compétents à des postes subventionnés, mais d’y placer ses potes; il s’agit aussi de récompenser de fidèles serviteurs de causes improbables, d’exécuteurs de basses oeuvres, de soutiens serviles.

Ce n’est qu’un début.

Dans 22 jours, en suite des élections municipales, l’actuelle mairesse devra laisser sa place. On attendra fébrilement de connaître sa récompense. Aura-t-elle un nom de rue de son vivant? Aura-t-elle une place dans un conseil d’administration? Que va-t-on en faire? Sera-t-elle propulsée à un rôle de héraut du féminisme tendance socialo-écolo-bobo? Salerno pointera-t-elle au chômage, comme elle le laissait entendre en 2018?

Et puis, il y aura aussi Esther Alder, Rémy Pagani et Guillaume Barazzone…

Le bon peuple bout d’impatience.