Durable, le nouvel adjectif

Il est devenu de bon ton, pour faire bien dans les salons, d’ajouter l’adjectif «durable» à tous les concepts possibles et imaginables. Ca en jette à fond dans les cercles d’intellectuels pénétrés, d’écologistes embourgeoisés ou de gauchistes sur le retour…

Donc, il existe de la consommation durable, de la mobilité durable de la gestion durable et j’en passe.

L’une des dernières déclinaisons de l’adjectif en vogue est son accouplement au mot « finance ». Il est ainsi devenu obligatoire, pour les banquiers et autres experts de la gestion de portefeuilles, de parler de finance durable.

Figurez-vous qu’il existe même un «Forum de l’investissement durable». Les banquiers cupides se recyclent dans la durabilité et la protection de la planète… D’un côté c’est bien car ils ont contribué des décennies durant à son pillage. Mais bon, cette espèce de virginité nouvelle me laisse songeur.

A quand le sexe durable?

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Banquiers mégalomanes, architecte à la retraite

On apprend aujourd’hui qu’Inès Lamunière, « première femme nommée professeur (désolé, l’épicène, ce n’est pas mon truc) à l’EPFL », a remporté le concours du nouveau bâtiment des banquiers privés Pictet & Cie.

C’est le mariage de la gauche caviar, celle qui donne de perpétuelles leçons – d’architecture, en l’occurrence – et de la banque genevoise traditionnelle, anonyme, et richissime à l’indécence.

Mais bon, il faut que tout le monde vive, hein ma petite dame? Car il est vrai que depuis sa retraite, Inès Lamunière se battait les flancs dans son bureau.

On notera avec amusement qu’elle faisait partie du parti communiste vaudois, le POP, dans sa lointaine jeunesse.

Comme quoi, à l’instar de Sa Sainte Suffisance Journalistique, elle a eu sa période de bon coeur. Maintenant, c’est du côté du portefeuille que les choses se passent.

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Les banquiers d’UBS ne font pas pitié

Le verdict rendu par le Tribunal de Paris condamne UBS à une amende record de 3.7 millions d’Euros. Il fallait évidemment s’y attendre. C’est lourd, très lourd, mais les banquiers d’UBS et leurs avocats avaient refusé un accord à 1,1 million d’Euros, se croyant dans leur bon droit. Quand même.

Les suisses n’ont jamais été connus pour assumer les conséquences de leurs actes (il n’y a qu’à voir les interminables discussions liées à l’accord-cadre avec l’UE). Et donc, il fallait les entendre geindre, avec leurs avocats, expliquant que le verdict était « impitoyable » et les « laisse pantois ». Les pauvres. On aurait presque envie de leur tendre un paquet de mouchoirs.

Il n’en reste pas moins qu’UBS avait monté une vaste entreprise d’évasion fiscale en France (et ailleurs également). Ont-ils éprouvé ne serait-ce qu’un atome de compassion envers le Trésor Public français? Pensez donc. La seule chose qui les motivait était une insatiable âpreté au gain, guidée par cette incroyable arrogance du banquier suisse qui tente toujours de se disculper en invoquant le droit. Cette fois-ci, ça n’a pas marché, et c’est bien fait pour eux.

Ils ont fait appel. Il y a fort à parier que ceux qui gagneront quelque chose dans cette nouvelle procédure, ce sont les avocats. On est content pour eux. Mais, en finalité, qui va payer? Vous, les clients d’UBS. Pour ma part, il y a longtemps que je me suis évadé de cette institution « too big to fail » et, surtout, trop stupide pour assumer ses actes.

Non, décidément, les banquiers d’UBS ne font pas pitié.

De la misère morale et intellectuelle des banquiers privés genevois

On apprend qu’une « rupture inédite » vient de survenir au sein des très privés banquiers genevois Lombard Odier. Rendez-vous compte de la catastrophe: il n’y a plus de Lombard dans cet établissement.

Outre le fait que le bon peuple se fout éperdument de cette nouvelle, on ne peut que relever la misère morale et intellectuelle de ces individus.

Leurs misères financières accumulées durant les années de secret bancaire sont des multiples des PIB de nombreux pays. Leur âpreté au gain, allant jusqu’à facturer un intérêt négatif sur les dépôts en liquide de leurs clients, au prétexte que s’ils ne ne faisaient pas « ils ne gagneraient plus d’argent » (citation authentique de l’un des associés de l’établissement cité plus haut) donne le ton de la misère morale de ces messieurs.

Il y a quelques années, lors d’un débat radiophonique l’opposant à un socialiste, l’un d’entr’eux parlait de son métier comme une « industrie d’exportation ». Et voici la misère intellectuelle dans toute sa splendeur. Le socialiste n’avait eu qu’à porter l’estocade: « ce n’est pas une industrie d’exportation, mais une industrie de fraude fiscale ».

Rien à redire. Laissons ces banquiers cupides s’entredéchirer, car nous n’avons rien à faire de leurs petites querelles intestines et de leurs produits nauséabonds.