Le fond du fond de la connerie

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A Genève, récemment, un obscur imbécile a jugé bon d’écrire “Hamas merci!!” sur un conteneur de collecte de vêtements.

Cet acte n’en n’est qu’un parmi plus d’une centaine d’autres depuis une semaine.

Doit-on remercier le Hamas et ses tueurs sans honneur d’avoir exterminé plus d’un millier de civils israéliens et d’en avoir pris plus d’une centaine en otages? L’horreur absolue d’un massacre fait-elle le bonheur d’un crétin raciste, antisémite et sans doute inculte en plus d’être ignorant?

C’est à désespérer de l’humanité. 

Être vieux, blanc et con

Je l’avoue, je suis né peu après le milieu du siècle dernier. J’ai atteint l’âge fatidique de la retraite – ce qui ne m’empêche pas de travailler. Depuis quelques années, j’observe le wokisme, un brin amusé mais surtout assez inquiet de ses dérives sectaires. Pour les wokistes, cela fait sans doute de moi un individu vieux, blanc et con.

En clair, je suis frappé de constater que les bonnes intentions du wokisme se transforment régulièrement en propos allant à fin contraire des effets recherchés. Par exemple, si je suis cisgenre (c’est à dire en accord avec mon sexe biologique et mon genre), je suis par définition transphobe ou homophobe. Si je suis blanc (ce que je n’ai pas choisi) et que me vient l’idée de me coiffer de dreadlocks ou de porter un T-shirt #BlackLivesMatter, je m’approprie la culture d’autres populations. Si je refuse d’appliquer le langage épicène (devenu maintenant « inclusif ») je suis un affreux antiféministe… Tout cela sans même relever les actes de censure violente qui ont eu lieu à quelques reprises à l’Université de Genève où des conférenciers ont été censurés car considérés comme transphobes et homophobes par un groupe d’agités du bocal.

Ma réalité est toute autre. Je suis un libre penseur et suis convaincu, au plus profond de moi-même, que nous sommes libres de vivre comme nous l’entendons, en fonctions de notre psyché, de nos valeurs, de nos idées, de nos orientations sexuelles et de notre race.

Par exemple, le mariage pour tous, très bien. Car il vaut mieux un couple homosexuel harmonieux qu’un couple hétérosexuel toxique et malfaisant (c’est toute mon histoire familiale). Avoir des relations avec des personnes de même sexe ? Pour tout dire, je n’en n’ai rien à faire, car le plus important est d’aimer. Le racisme est la chose la plus stupide du monde car nous venons tous d’Afrique (le berceau de l’humanité) et considérer que l’on peut être supérieur à d’autre en fonction de la couleur de notre peau défie mon entendement.

J’entendais l’autre jour une interview de Nathalie Heinich (sociologue, directrice de recherches au CNRS) relever avec pertinence les excès du wokisme qui devient alors une sorte de « totalitarisme d’atmosphère » n’ayant rien à envier à celui du parti communiste français au temps de l’exclusion de Roger Garaudy, coupable de déviationnisme de la pensée. Du stalinisme à l’état pur.

Il est intolérable pour le libre penseur que je suis que d’avoir l’âge que j’ai, d’être de la race qui est la mienne et d’être une personne cisgenre ordinaire fasse de moi un vieux con raciste, antiféministe et/ou homophobe en plus d’être blanc et, accessoirement, d’aimer le jazz, le blues, la soul, musiques noires par excellence – que j’apprécie sans pour autant les considérer comme miennes.

A tous les imbéciles censeurs de la simple liberté, je dédie la fin de la magnifique chanson de Claude Nougaro, « Armstrong » :

Armstrong, la vie, quelle histoire?

C’est pas très marrant
Qu’on l’écrive blanc sur noir
Ou bien noir sur blanc
On voit surtout du rouge, du rouge
Sang, sang, sans trêve ni repos
Qu’on soit, ma foi
Noir ou blanc de peau
Armstrong, un jour, tôt ou tard
On n’est que des os
Est-ce que les tiens seront noirs?
Ce serait rigolo
Allez Louis, alléluia
Au-delà de nos oripeaux
Noir et blanc sont ressemblants
Comme deux gouttes d’eau