Dans un récent billet, sa Sainte Suffisance Journalistique nous donne, une fois de plus, une leçon relative à la prise de parole concernant la récente attaque terroriste du Hamas dans le sud israélien. L’échotier énumère les conditions (quelle arrogance!) nécessaires selon lui pour dire ce que l’on pense de ces horreurs.
1) “connaissance personnelle du terrain”. C’est bon en ce qui me concerne, car je me suis rendu à de multiples reprises dans cette région
2) “connaissance historique, en profondeur, bien avant mai 1948”. C’est bon aussi
3)”appréhension de l’extrême complexité de tout ce qui touche à la région”. Sous entendu, il l’appréhende, lui, mais pas le commun des mortels. On ne voit vraiment pas pourquoi ne pas appréhender cela pourrait empêcher qui que ce soit d’avoir une opinion
4) “respect de tous les peuples de la région, je dis bien tous”. Doit-on respecter le Hamas? On devrait pouvoir respecter le peuple palestinien, le peuple d’Israël, et n’avoir aucune estime ou respect pour le Hamas, organisation terroriste et irrédentiste
5) “privilégier l’analyse sur l’émotion”. Et pour quelle raison ne pourrions-nous pas ET ressentir des émotions ET tenter d’analyser? Là encore, l’arrogance dans toute sa splendeur.
6) « S’abstenir de réagir à chaud, sur le moment, à tel ou tel acte, de tel ou tel belligérant, engendrant des horreurs”. Et pourquoi ne réagirait-on pas à chaud? Devant la tragédie, les massacres et les prises d’otages, la réaction à chaud s’impose – également comme préalable à toute analyse réfléchie.
7) “ne pas confondre analyse politique avec émotion humanitaire”. Idem.
8) « Nous, Suisses, garder le contact avec TOUS. N’ostraciser personne. Penser à la solidité de notre réseau, à long terme. Nous tenir à disposition pour des pourparlers. Dans ce cas, accueillir TOUS les belligérants”. Et c’est parti pour le discours nationaliste. Et puis, peut-on considérer le Hamas comme un “belligérant”, vraiment?
9) « Demeurer neutres, dans le sens le plus actif, le plus créatif, de ce mot. Parler à tous. Ne pas nous aligner sur un impérialisme. Nous méfier des doxas d’un moment, nées de l’émotion, et pouvant parfaitement changer en fonction de la situation sur le terrain”. Suite logique des stupidités qui précèdent, la résurrection du discours neutraliste et égocentrique. Affligeant.
10) « Pour les élus exécutifs, à Berne comme dans les Cantons : retourner sept fois sa langue avant de prendre parole, accorder un soutien, une sympathie. Penser à ceux de l’autre camp. Les victimes civiles sont des deux côtés”. Si l’on peut aisément éprouver de la sympathie ou de la compassion pour les peuples concernés, peut-on le faire pour le Hamas? Quant à retourner sa langue sept fois avant de proférer des inepties…
11) « La Suisse prend ses positions en fonction de son chemin démocratique. Non en obéissant à une pression externe. Encore moins, à une pression interne”. Le chemin démocratique de la Suisse, à mon avis, devrait au contraire manifester très clairement la prépondérance de la démocratie israélienne sur l’obscurantisme islamiste du Hamas.
Voilà. voilà. Décaillet est un donneur de leçons impénitent. Et, à l’instar de la France Incendiaire, il se refuse à prononcer le mot “terrorisme”. Cela me donne la nausée.