Carlo Sommaruga, allié objectif du Hamas

Carlo Sommaruga s’est fait tout petit depuis le 7 octobre. Un tweet minuscule:

«Je dénonce et condamne les tirs de roquettes depuis Gaza sur Israël. […] Toute victime civile israélienne ou palestinienne est inacceptable»

Il cherche des excuses, assez faibles en réalité, puis qu’il est un soutien objectif du Hamas depuis des années. Il est allé plusieurs fois à Gaza, où il a rencontré des gens, mais

«(…) il y avait certainement des gens du Hamas, mais personne ne s’est présenté en tant que tel»

Quelle naïveté. Pour qui se prend-il? Et surtout, pour qui prend-il la population?

A-t-il prononcé un mot pour dénoncer les actes de terrorisme du Hamas? Il dit au contraire:

«que le Hamas est une organisation très fortement implantée dans la société palestinienne, avec une stratégie qui mêle activités sociales et programme politique (…) On peut condamner l’ensemble du Hamas, mais comme le disait Dominique de Villepin dans votre journal il y a une semaine, il restera sous une forme ou une autre un acteur incontournable pour construire la paix»

Le Hamas, acteur incontournable de la construction de la paix au Proche-Orient? Il est complètement à côté de la plaque et en dessous de tout.

Être vieux, blanc et con

Je l’avoue, je suis né peu après le milieu du siècle dernier. J’ai atteint l’âge fatidique de la retraite – ce qui ne m’empêche pas de travailler. Depuis quelques années, j’observe le wokisme, un brin amusé mais surtout assez inquiet de ses dérives sectaires. Pour les wokistes, cela fait sans doute de moi un individu vieux, blanc et con.

En clair, je suis frappé de constater que les bonnes intentions du wokisme se transforment régulièrement en propos allant à fin contraire des effets recherchés. Par exemple, si je suis cisgenre (c’est à dire en accord avec mon sexe biologique et mon genre), je suis par définition transphobe ou homophobe. Si je suis blanc (ce que je n’ai pas choisi) et que me vient l’idée de me coiffer de dreadlocks ou de porter un T-shirt #BlackLivesMatter, je m’approprie la culture d’autres populations. Si je refuse d’appliquer le langage épicène (devenu maintenant « inclusif ») je suis un affreux antiféministe… Tout cela sans même relever les actes de censure violente qui ont eu lieu à quelques reprises à l’Université de Genève où des conférenciers ont été censurés car considérés comme transphobes et homophobes par un groupe d’agités du bocal.

Ma réalité est toute autre. Je suis un libre penseur et suis convaincu, au plus profond de moi-même, que nous sommes libres de vivre comme nous l’entendons, en fonctions de notre psyché, de nos valeurs, de nos idées, de nos orientations sexuelles et de notre race.

Par exemple, le mariage pour tous, très bien. Car il vaut mieux un couple homosexuel harmonieux qu’un couple hétérosexuel toxique et malfaisant (c’est toute mon histoire familiale). Avoir des relations avec des personnes de même sexe ? Pour tout dire, je n’en n’ai rien à faire, car le plus important est d’aimer. Le racisme est la chose la plus stupide du monde car nous venons tous d’Afrique (le berceau de l’humanité) et considérer que l’on peut être supérieur à d’autre en fonction de la couleur de notre peau défie mon entendement.

J’entendais l’autre jour une interview de Nathalie Heinich (sociologue, directrice de recherches au CNRS) relever avec pertinence les excès du wokisme qui devient alors une sorte de « totalitarisme d’atmosphère » n’ayant rien à envier à celui du parti communiste français au temps de l’exclusion de Roger Garaudy, coupable de déviationnisme de la pensée. Du stalinisme à l’état pur.

Il est intolérable pour le libre penseur que je suis que d’avoir l’âge que j’ai, d’être de la race qui est la mienne et d’être une personne cisgenre ordinaire fasse de moi un vieux con raciste, antiféministe et/ou homophobe en plus d’être blanc et, accessoirement, d’aimer le jazz, le blues, la soul, musiques noires par excellence – que j’apprécie sans pour autant les considérer comme miennes.

A tous les imbéciles censeurs de la simple liberté, je dédie la fin de la magnifique chanson de Claude Nougaro, « Armstrong » :

Armstrong, la vie, quelle histoire?

C’est pas très marrant
Qu’on l’écrive blanc sur noir
Ou bien noir sur blanc
On voit surtout du rouge, du rouge
Sang, sang, sans trêve ni repos
Qu’on soit, ma foi
Noir ou blanc de peau
Armstrong, un jour, tôt ou tard
On n’est que des os
Est-ce que les tiens seront noirs?
Ce serait rigolo
Allez Louis, alléluia
Au-delà de nos oripeaux
Noir et blanc sont ressemblants
Comme deux gouttes d’eau

Drames des migrations, l’invivable dilemme

Des dizaines de milliers de migrants arrivent en Europe. Des familles entières de syriens, d’afghans, d’érythréens fuyant les conflits sanglants et la misère qui s’ensuit dans leurs pays, livrés à des passeurs sans scrupules, sont à nos portes.

Une grande majorité des populations des pays de l’Union Européenne et de la Suisse manifeste son émotion à la vue du cadavre de l’enfant noyé, échoué sur une plage de Bodrum, en Turquie. Mais surtout, une certaine gauche, boostée par la perspective des élections toutes proches et, à Genève, se prend de raviver les braises encore fumantes de «No Bunkers» et voit là une occasion inespérée de disqualifier ses ennemis politiques. 

Face au drame de ces migrants, cette gauche clame l’impératif «d’affirmer notre humanité» et d’ouvrir toutes grandes les portes de la Suisse. Le président du parti socialiste suisse y va aussi de son couplet, emprunt d’arrogance et de certitudes basses de plafond, lorsqu’il assène, on cite «tant que le Premier ministre « Viktor Orban ne respecte pas les droits de l’Homme, la Suisse devrait retenir ses paiements pour la Hongrie».

Comment, aujourd’hui, exprimer le besoin d’organisation et de prudence que nous devons avoir face à cet incroyable afflux de migrants et exprimer sa compassion, son humanité? Comment dire «oui mais» sans passer pour un barbare sans cœur? C’est dans cet invivable dilemme que nous pousse la gauche bien-pensante.

Pour autant, cette gauche pense-t-elle mieux que les autres? Non, sans doute. Elle surfe d’une manière scandaleusement opportuniste sur cette vague (si l’on ose dire) des migrations en n’ayant qu’une seule obsession: rabaisser et battre la droite aux prochaines élections. Pour ce faire elle est prête à tout: discours moralisateurs, culpabilisation et diabolisation de l’ennemi politique. 

C’est à vomir, au moins autant que de voir les insoutenables images des souffrances des migrants.