Anne Emery Torracinta, la chute finale

Anne Emery Torracinta connait son annus horribilis. Prise au piège de ses contradictions de son attitude de girouette dans la sordide affaire de frère Tariq, la voici maintenant contrainte de suspendre sa secrétaire générale.

On tombe de plus en plus profond, non pas à cause de frère Tariq, mais à cause du compagnon de Marie-Claude Sawerschel qui bénéficie d’un mandat du DIP. Le Laboratoire d’Analyse et de Traitement de la Langue de l’Université de Genève est en effet dirigé par ce monsieur. Le conflit d’intérêt était tellement évident que Madame la Secrétaire Générale n’a pas voulu signer le contrat.

Mais devinez quoi? C’est Madame la Présidente elle-même qui a signé, du coup. Le rédacteur en chef de la Tribune de Genève évoque le suicide politique de Madame la Présidente.

La réalité est probablement plus simple. Anne Emery Torracinta est socialiste. Les socialistes constituent une grande confrérie, peuplée d’impénitents donneurs de leçons. A l’instar de d’Anne Emery Torracinta, il veulent faire « toute la lumière, lever toute suspicion de partialité » sur certains dossiers, mais en laissent d’autre dans l’obscurité. On peut l’affirmer: Madame Anne Emery Torracinta manque totalement de discernement.

Ce grand flou, cette confusion systématique des intérêts personnels et de la collectivité sont des caractéristiques très socialistes. Je ne suis pas certains que les méfaits infligés par Sandrine Salerno à la direction des ressources humaines de la Ville de Genève seront jamais mis à jour. Pourtant, je vous l’affirme, il y en a largement pour démontrer son absence de discernement, sa petitesse et son étroitesse d’esprit et justifier de ne pas l’élire au Conseil d’Etat – en dépit du fait qu’elle fasse profil bas aujourd’hui. Naïvement, j’aime à croire aux principes d’une justice immanente. Les politicards malhonnêtes se font toujours rattraper par les méfaits et leur propre bêtise. Les cas ne manquent pas dans notre bonne république.

Il conviendra donc, fermement, de renvoyer Anne Emery Torracinta chez elle lors de la prochaine élection. Et il faudra également ne pas prendre la proie pour l’ombre et surtout laisser Salerno là où son potentiel de nuisance est limité: chez les caciques de la Ville de Genève. C’est là qu’elle fera le moins de mal. Et puis, ce sera sa dernière législature. Ouf.

Et s’il n’y avait plus qu’un nouveau socialiste au Conseil d’Etat, personne ne s’en plaindrait.

Lettre ouverte à Hélène Richard Favre, slaviste russophile

Madame,

Vos opinions sur la Russie et son président vous regardent et vous appartiennent. En ce dernier sens, elles ne sauraient être contestées. Par contre, on est habilité à évoquer le concept de naïveté lors que l’on fait le constat de vos propos qui mettent en doute «nos médias». Car l’ensemble de vos prises de position visent à prendre le contrepied systématique de tout ce qui pourrait mettre en cause les versions officielles concernant les agissement réels ou présumés (je vous concède ces derniers) du régime du Kremlin.

Vous avez également fait référence à un billet publié sur mon blog en septembre 2015, ce dernier faisant écho à l’une de vos publications mettant en doute la manière dont l’attentat du train Thalys, quelques jours auparavant aurait été rapportée par la presse. Certes, je vous y attribuait de la naïveté. Mais cette naïveté tient à mes yeux davantage au fait que vous ne semblez aucunement prendre la mesure des propos que vous tenez, et de leurs potentielles conséquences. Il s’agissait ici d’une vision conspirationniste de l’événement, telle qu’elle était évoquée par un journaliste du Temps, ainsi d’ailleurs que par le tenant local de l’islamisme le plus obscur, Hani Ramadan.

Si vous preniez le temps de relire ce même billet, vous constateriez que, plus que vos propres écrits, je fais surtout la critique des défoulements de haine et injures qu’ils provoquent de la part de vos nombreux commentateurs. Et ma critique la plus virulente se manifestait à l’encontre de l’inexistante modération de la plate-forme des blogs de la Tribune de Genève, qui laisse publier des propos orduriers et racistes (relisez les extraits des commentateurs de votre propre blog cités verbatim dans mon billet). Ni plus, ni moins et je l’assume.

Je ne sais pas pour vous, mais vu de l’extérieur, la Russie ne m’apparaît pas véritablement comme un modèle de démocratie. Le fait qu’une élection doive s’y tenir prochainement ne suffit à la qualifier pleinement de démocratie, tant les opposants à Poutine ont subi, semble-t-il, des intimidations, arrestations ou interdictions de concourir contre le maître. Ou alors, étaient-ce toutes de fausses informations, des manipulations systématiques de «nos médias»? N’est-ce pas précisément naïf de le croire – car si tel est le cas, tous les médias mentent, envers et contre une vérité ultime qui serait détenue par le président bientôt réélu et ses séides?

Et qui plus est, j’ai de la peine à imaginer les «gros risques» que l’occident courrait à «diaboliser» la Russie et son président. C’est vrai, finalement, que risquons-nous ? Une guerre, une invasion? Des sanctions économiques? Un survol de notre territoire par l’aviation russe? La réalité est que le seul risque que nous prenons est de provoquer l’ire des poutiniens de toutes nationalités et origines et de provoquer leurs déchaînements de haine aveugle et sordide.

Comme dit le proverbe, les chiens aboient et la caravane passe.

Tout cela pour dire que la moindre des choses serait que vous assumiez la responsabilité des réactions que vos propos provoquent. Et puis, n’y a-t-il pas d’autres sujets plus intéressants concernant la Russie, son immense culture ou son histoire que Vladimir Poutine et ses agissements impérialistes?

Bien à vous.

Anne Emery-Torracinta: l’impuissance et l’ignorance comme arguments électoraux

Anne Emery Torracinta est bien embarrassée. Elle vient de recevoir une lettre lui intimant de faire toute la lumière sur les présumés abus commis par le frère Tariq lorsqu’il était enseignant au Collège de Genève. Les signataires de ce brûlot évoquent une « omerta institutionnelle » et exigent l’ouverture d’une enquête administrative.

Interrogée hier à la radio, notre éminente conseillère d’Etat était dans ses petites chaussures, au sens propre comme au sens figuré. Prétendant que le dossier Ramadan est vide, que les acteurs sont partis mais qu’elle n’a rien à cacher, elle fustige surtout les auteurs de la lettre d’avoir utilisé le terme d’omerta. Une réaction très socialiste tendance donneur de leçons, au fond, tant ces derniers s’offusquent du vocabulaire des autres et pas du leur.

Pour qui connaît un peu le fonctionnement du Département de l’Instruction Publique genevois, le terme d’omerta, sans doute fort, est cependant plausible. Pas de prise de position claire de la candidate à sa réélection; elle évoque vaguement l’engagement d’un expert externe pour faire toute la lumière possible sur une situation qu’à l’évidence, elle ne maîtrise en rien.

En clair, le message électoral est le suivant: « Je ne sais rien, je ne peux rien, mais élisez-moi! »

Il y a fort à parier que le bon peuple saura faire son choix. Salerno out, Emery Torracinta out, il ne reste qu’Apothéloz pour sauver les meubles. Honnêtement, on pourrait faire pire.

« Aigle royal et pie bavarde »: Décaillet se met une poutre dans l’oeil

Anti soixante-huitard de la première heure (il avait dix ans), pseudo-intellectuel, échotier des bas fonds de la pensée journalistique de Suisse francophone (bien voir l’oxymore entre « pensée » et « journalistique »), prophète de cataclysmes illusoires et impénitent donneur de leçons, voici que notre Pascal Décaillet s’en prend aux chroniqueurs de la presse.

Il encense Mauriac et Clavel puis tire à vue sur les « cercles parisiens où l’on ricane et se congratule entre soi ». Pas une seconde, il ne réalise que l’entre-soi, pour lui, est devenu l’entre moi et moi et moi. Tout à son égo, tout gonflé d’une importance qu’il s’imagine bien plus qu’elle n’est réelle, il assène ses leçons de journalisme à qui mieux mieux.

Un dépôt si typique de sa Sainte Suffisance journalistique, finalement. A voir la paille dans l’oeil de ses voisins, il n’a pas conscience du splendide effet-miroir qu’il nous livre.

Tout cela après nous avoir dit sa haine de mai soixante-huit.

« J’ai passé un demi-siècle à haïr 68 » nous dit-il. Mais n’oublions pas qu’il a passé son adolescence à admirer la république « démocratique » allemande.

Voilà, voilà. Un personnage très reluisant.