Le petit télégraphiste de tout

Un certain journaliste, très imbu de sa personne, nous assène ses idées depuis quelques décennies. Sa très haute estime de lui-même, dont il rabat les oreilles de ses lecteurs (on appréciera l’oxymore) semble l’autoriser à critiquer à peu près tout, sans beaucoup de discernement.

On remarquera en particulier son admiration de l’Allemagne et de ses régimes passés, son antiaméricanisme primaire, ses longs panégyriques centrés sur la droite nationaliste et souverainiste, ses apologies des frontières, sa détestation de l’Union Européenne, son admiration pour la gloire passée de la «DDR» (en fait la république «démocratique» allemande – c’est moi qui mets les guillemets) et, plus récemment, une forme ambiguë de soutien à la Russie poutinesque – alimentée surtout par l’antiaméricanisme mentionné plus haut.

Il y va aussi de ses pontifiants et bons conseils à toutes celles et ceux dont il pense qu’ils devraient en profiter. Ils sont nombreux, apparemment.

En bref, il est le petit télégraphiste de tout et de tout le monde. On imaginerait volontiers qu’un tel olibrius se vouerait à une carrière politique brillante. En effet, la droite populo-nationalisto-blochéro-souverainiste manque de bras.

Mais non. Il préfère la critique ronchonne à l’action. Il est vrai que cette dernière implique d’avoir quelques idées, si possible originales, plutôt que soutenir les causes les plus improbables.

On peut cependant aisément imaginer que la droite citée plus haut venait à prendre un certain pouvoir, il en deviendrait un fervent laquais. Tout cela n’est vraiment pas beau, voire carrément vilain.

Les rodomontades de Vladimir Poutine

Voilà que Vladimir Poutine provoque Bernard-Henry Lévy en “duel à mort”. Les chaussettes nous en tombent. Dans une interview diffusée par la chaîne de télévision aux ordres Rossiya 1, notre copain Vladimir déclare, tout fier:

« Si il a un problème avec moi, j’invite ce garçon à venir m’affronter en face, je lui demande d’arrêter de jouer l’enfant trouillard qui hurlerait à la vue d’un simple ours enragé. J’ai cru comprendre qu’il est accro à la présence médiatique et aime se mettre en scène, je lui donne donc rendez-vous au sommet du mont Elbrouz (5642 mètres) pour un combat mortel à mains nues. Des centaines de journalistes, du monde entier, seront là pour le prendre en photo dans un combat titanesque. À très bientôt, petit BHL »

Il faut dire que BHL avait osé prétendre que Vladimir Poutine est un dictateur faisant l’éloge de l’homophobie. Voilà un crime de lèse-poutine dans les environs de Moscou.

Ce serait risible si Poutine ne se prenait pas tant au sérieux, à rouler des mécaniques.

Il n’y a guère que Guy Mettan pour se complaire dans le rôle de petit télégraphiste de Moscou. Il nous a concocté un opuscule vouant à la Géhenne la presse occidentale russophobe. Pour Mettan, on devrait organiser non pas un duel, mais une séance d’idolâtrie avec Poutine. Au milieu de l’Oural, si possible.

Et qu’ils y restent, tous les deux.